La mise en place de cages refuges

 

→  Des populations piscicoles en déclin

→  La problématique de l'artificialisation des berges

→  Les cages refuges

→  Les résultats en images

→  Article paru dans le Pêcheur Belge - Juin 2014

 

Des populations piscicoles en déclin

Les nombreuses pressions sur les populations piscicoles sont responsables du mauvais état de santé de l’ichtyofaune en Wallonie mis en avant, notamment, dans le "Tableau de bord de l’environnement wallon". Les pollutions ponctuelles aggravent cette situation et peuvent causer de véritables hécatombes.

 

Le 31 juillet 2007, la Basse-Meuse liégeoise a été polluée par deux insecticides provenant de la firme Chimac-Agriphar S.A. Suite à cette forte pollution, plus de vingt tonnes de poissons ont été tués. En vue d’obtenir la réparation des dommages, une plainte a été déposée par la Fédération Royale des pêcheurs à la ligne de la Basse-Meuse liégeoise, La Fédération des sociétés de pêche « Pêche et Loisirs » ainsi que la Maison wallonne de la pêche.. Après la réunion de concertation, du 9 avril 2008, qui s’est tenue au Cabinet du Ministre wallon de l’Environnement, un dédommagement a pu être obtenu.

 

Barques de pêche sur la darse de Cheratte

 

Une partie de ces indemnités a permis à la Maison wallonne de la pêche de lancer un projet FEP intitulé "Pisciflore Cheratte". Celui-ci s’inscrit dans le plan de restauration des dégâts environnementaux subis. Ce projet offre une opportunité de protéger les populations piscicoles en Basse-Meuse liégeoise, milieu particulièrement soumis à la pression anthropique. Ce projet d’une durée de deux ans et demie à pu voir le jour grâce au financement du Fonds Européen pour la Pêche, du Service Public de Wallonie et du Fonds Piscicole de Wallonie.

 

L’artificialisation des berges impacte le cycle vital des poissons

L’artificialisation de la Basse-Meuse Liègeoise au début du vingtième siècle a causé la perte de nombreux habitats pour la faune aquatique. Le recouvrement des berges par des matériaux inertes (béton, pierres...) empêche toute colonisation des berges par de la végétation rivulaire.

 

De nombreuses espèces de poissons dépendent de ces zones pour se reproduire, se nourrir et se développer. Avec cette artificialisation, les habitats de nos poissons phytophiles (déposant leurs œufs sur des plantes) sont aujourd’hui fortement réduits.

 


Les cages refuges

Ce projet a aussi pour but de protéger les espèces piscicoles mosanes contre la prédation exercée par les oiseaux piscivores, et plus particulièrement contre le Grand Cormoran. L’utilisation d’un dispositif type cages refuges à poisson a récemment été testé dans des étangs en France et Grande-Bretagne. Ces deux études ont mis en évidence l’efficacité de ces dispositifs. Une diminution significative du prélèvement de poissons par les Grands Cormorans a été mise en relation avec la présence de ces cages dans les plans d’eau.

 

Installation des cages refuges en Basse Meuse liégeoise

 

Dans l’optique de protéger les poissons, sept cages refuges en treillis soudé d’un volume de 3,2m3 ont été placées dans la darse de Cheratte. Afin d’éviter toute intrusion des oiseaux piscivores à l’intérieur des cages refuges, les mailles ont été subdivisées en deux à l’aide de fil de nylon tressé. Les mailles permettent le passage des poissons ciblés de manière privilégiée par les cormorans. Rappelons que le Grand Cormoran consomme principalement des poissons dont la taille varie de 10 à 20 cm.

 

Photo subaquatique d'une cage refuge immergée dans laquelle sont regroupés des poissons.

 

Chaque cage est recouverte d’une bâche attachée à la structure métallique afin de réduire l'intensité lumineuse, attirant de cette manière les poissons, ceux-ci étant par nature lucifuges. Cette bâche recouvre environ deux tiers de la face supérieure de la cage.

Cages refuges - PisciFlore Cheratte from Maison wallonne de la pêche on Vimeo.

 

Les résultats en images

Des observations subaquatiques ont permis de mettre en évidence l’utilisation des cages refuges par la faune piscicole. Plusieurs espèces de poissons ont été observés à l’intérieur et en périphérie des structures.

 

Photo subaquatique d'une cage refuge immergée dans laquelle se tient un brochet.

C’est notamment le cas de plusieurs brochetons qui y trouvent un endroit favorable pour chasser leurs proies à l’affut. Les cages leur assurent aussi une protection face aux autres prédateurs. D’autres observations ont également révélé une importante fréquentation des alevins (perches, gardons,…) à l’intérieur des cages. Les opérations de suivi réalisées montrent indubitablement une adaptation des poissons aux cages.

 

Photo subaquatique d'une cage refuge immergée dans laquelle se tient un banc de perches.

En 2014, ces cages refuges ont également été utilisées comme support de pontes par les perches fluviatiles.

 

Photo subaquatique d'une cage refuge immergée dans laquelle se tient un perche.

D’autres structures du même type seront à nouveau installées dans la darse de Cheratte dans le courant de l’été 2014 afin d’augmenter les zones de refuges pour les espèces piscicoles.

 

Photo subaquatique d'une cage refuge immergée dans laquelle se tient un banc de perches.

 

Le pêcheur belge - Juin 2014

L'article paru dans le pêcheur belge de juin 2014 sur les cages refuges est disponible en téléchargement en cliquant sur l'illustration ou le lien ci-dessus.

 

Article paru dans le Pêcheur belge de mai 2014 sur les cages refuges

 

Logos du SPW et de l'Europe

Voir aussi :

→ Evolution des radeaux végétalisés
→ Fiche poisson - La perche
→ Fiche poisson - L'ide mélanote
→ Fiche poisson - Le rotengle
→ Fiche poisson - Le sandre